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Terre et vie d'Anjou
14 décembre 2012

Pollution aux PCB : mise sous séquestre d'un troupeau de viande bovine

Haut Anjou > Vendredi 7 Décembre 2012 > Château-Gontier

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Nous l'annoncions la semaine dernière, la pollution aux PCB autour d'Aprochim a conduit à la mise sous séquestre d'un troupeau de viande bovine.

En fin de semaine, l'Etat a mis l'entreprise Aprochim en demeure de respecter les valeurs limites réglementaires de rejet. L'arrêté est tombé jeudi de la semaine dernière. L'Etat a (une nouvelle fois) mis en demeure l'entreprise Aprochim «de respecter les valeurs limites de PCB fixées par l'arrêté préfectoral du 12 avril 2012 sur les rejets à la cheminées principale» sous huit jours.

Pour comprendre cette nouvelle adjonction, il faut remonter au mois de juillet où un contrôle inopiné avait révélé un dépassement de rejet en PCB-DL.

De même en septembre, les prélèvements effectués dans les herbages des parcelles témoins montraient des taux en augmentation. Lors de la Clis du 10 octobre, la préfecture avait prescrit à l'entreprise des mesures complémentaires de surveillance.

Les voyants sont passés au rouge la semaine dernière en raison des impacts de ces dépassements sur l'environnement et notamment la contamination des animaux.

Le cheptel de Gaëtan Thomas, la ferme témoin sur Grez-en-Bouère, a des bovins présentant des taux supérieurs aux valeurs limites de 4pg/g.

«Et même 9,30pg pour la bête la plus élevée, une vache qui présentait un taux de 1,24 pg en mars, 2,16 en juin pour arriver au résultat qu'on connaît», indique Jean-Pierre Reigner de Terre et vie d'Anjou.

Résultat : les 127 bêtes du troupeau sont sous séquestre alors qu'il s'agit d'un cheptel reconstitué en début d'année, le précédent ayant dû être abattu.

Selon le sous-préfet Jérôme Harnois, «nous ne sommes pas ici dans une logique d'abattage. Les taux sont tout à fait rattrapables».

En attendant, les mauvais résultats sont là comme ces bacs de culture de ray-grass non loin de l'entreprise avec des taux de PCB plus importants en octobre qu'en juin.

Interdiction de traiter les transformateurs allemands.

Lors de la commission locale d'information et de surveillance de lundi dernier, la 4è Clis de l'année, la préfète Corinne Orzechowski a rappelé les autres mesures qui accompagnent la mise en demeure. Estimant que la résurgence de la pollution vient de l'augmentation du traitement des transformateurs allemands K + S qui génèrent davantage de poussière, Aprochim a interdiction jusqu'à nouvel ordre de les prendre en charge.

Des sanctions jugées démesurées selon Jean-Marc Rieger, le directeur général de Chimirec, la maison mère de l'entreprise.

«Nous traitons ces transformateurs depuis 2006. Certes on a dû en faire 120 tonnes en octobre mais le lien de cause à effet n'est pas démontré.» L'entreprise évoque un défaut de filtre qui a été remplacé lundi dernier. Sachant que toutes les analyses demandent un délai de réalisation de 5 semaines incompressibles, Aprochim estime que «la mise en demeure sous 8 jours de respecter les valeurs limites est irréaliste». Elle ne verra lever sa mise en demeure qu'à l'issue de huit mesures successives conformes. Soit plusieurs mois qui la priveront du marché porteur des transformateurs K + S.

Mise à mal, Aprochim ne cache pas étudier des recours possibles, «pour le maintien de l'activité et l'exercice de sa responsabilité sociale.» Elle compte encore 70 salariés «que nous voulons préserver», affirme Jean-Marc Rieger tout en reconnaissant qu'un PSE a été étudié.

Un état des lieux précis.

En question ces derniers jours, la fermeture de l'usine n'est a priori pas à l'ordre du jour. Jean-Marc Guesdon, le président de Terre et vie d'Anjou ne la souhaite pas, «l'entreprise peut rester à condition de se mettre en conformité». Il demande «un état des lieux précis de la région élargi à plus de trois kilomètres, la pollution ne se limitant pas à ce périmètre.C'est indispensable pour savoir ce qu'on peut ou non faire en terme d'élevages.»

Joseph Gaudin, l'éleveur caprin obligé d'arrêter sa production en fin d'année à cause de la pollution, est de plus en plus convaincu que «l’État français a décidé, au nom de l'intérêt public, de sacrifier une portion du territoire national pour répondre à l'exigence européenne de voir tous les transformateurs aux PCB éliminés au 31-12 2010».

T.D.

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