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Terre et vie d'Anjou
13 décembre 2014

Réunion publique avec L’ARS le 3 décembre 2014 - Bourrage de crâne ou lavage de cerveau ? - Les deux, Mon Général !

Réunion publique avec L’ARS le 3 décembre 2014

Bourrage de crâne ou lavage de cerveau ?

Les deux, Mon Général !

 

Le délégué territorial de l’Agence Régionale de Santé, monsieur Stéphan Domingo refusant l’entrée aux journalistes qui avaient décidé de couvrir cette réunion d’information, alors que cette dernière était annoncée comme étant publique, les adeptes de la démocratie et de la transparence ont mis plus de 10 minutes pour faire enfin accepter la présence de la presse…

 

Avec plus d’une centaine de personnes présentes dans la salle polyvalente de Grez en Bouère, une bonne vingtaine de celles-ci intervenant, à plusieurs reprises pour certaines d’entre elles, la réunion a donc permis de nombreux échanges.

 

Même s’il est difficile de rester objectif quand on est partie prenante, force était de constater que les services de l’ARS étaient bel et bien là pour faire un lavage de cerveau à ceux qui connaissent le dossier… et un bourrage de crâne aux autres.

 

En effet, le leitmotiv était double, la pollution s’est arrêtée à 500 m et il suffit de laver et d’éplucher les fruits et légumes. Bien qu’ayant entendu que des œufs étaient à 8 fois la norme à 800 m et que les experts judicaires venaient de rendre leur rapport fin octobre en précisant que la pollution allait jusqu’à 1 500 m, les agents de communication de l’ARS n’en démordaient pas, c’est 500 m. Après, c’est… circulez, y’a rien à voir, aurait dit Coluche. Tchernobylisant! Le néologisme s’impose.

 

Et, la cause de la contamination c’est l’alimentation (uniquement), ont tenté de faire avaler les agents de propagande de l’ARS. C’est oublier que la pollution générée par Aprochim est à la fois particulaire et gazeuse… et que les salariés de l’entreprise objet d’un prélèvement sanguin en 2007 avaient des concentrations de 21 à 122 fois supérieures à celles observées dans la population générale française. C’est parce que les salariés étaient en contact direct avec les produits, à rétorqué le Dr Hélène Lepoivre, ignorant manifestement que le port récent d’équipement de protection individuel (EPI) par les salariés n’avait pas empêché une forte hausse par la suite.

 

Le médecin finira quand même par concéder que l’alimentation apporte 80% de la contamination… (pas la totalité).

 

Nombre de personnes présentes évoquant leur inquiétude pour les uns, leur problème de santé déjà existant pour les autres, ablation de la thyroïde, présence de lymphome non Hodgkinien…. le médecin tentera de convaincre l’assistance que les PCB s’accumulent et que leur taux de présence doit être particulièrement élevé pour pouvoir provoquer des problèmes de santé. Oubliant allègrement que les PCB sont cancérogènes avec effet sans seuil, et que pour certaines personnes un taux faible sera donc suffisant pour déclencher un problème de santé. A cette remarque, la réponse sera un bottage en touche. Les taux de PCB des personnes qui ont eu des prises de sang ne sont pas particulièrement élevés.

 

Les PCB ne sont plus désormais considérés comme étant des cancérogènes probables, mais des cancérogènes certains… reconnaîtra tout de même le médecin… après les avoir qualifiés de probables au début de la réunion.

 

Aucune des 4 personnes de l’ARS présentes n’avait connaissance du changement de process d’Aprochim… sauf que deux d’entre elles (mesdames Hélène Lepoivre et Gaëlle Duclos) sont intervenues le jeudi 05 décembre 2013, lors de la 3ème journée régionale de veille sanitaire (JRVS) des Pays de Loire pour traiter le thème ‘’Santé-Environnement’’… afin d’expliquer (au sujet d’Aprochim) leur ‘’Retour d’expérience autour de la gestion d’une pollution industrielle aux polychlorobiphényles (PCB)’’… et que le document relatif à cette 3ème JRVS  annonce clairement la chose ‘’Modification dans le procédé de production en 2008/2009 et demande de mise à jour de l’Evaluation des Risques Sanitaires fin 2009’’… En réalité le changement de process à commencé dès 2006, remplaçant progressivement le précédent… et devenant totalement opérationnel en 2009. En clair, un document inexact d’un côté et des mémoires complètement défaillantes de l’autre. Le tout est-il représentatif de ce qu’est l’ARS ?

.

Lors de la campagne de prélèvements sanguins de 2012 les enfants avaient été écartés de celle-ci, au motif d’absence d’études existantes les concernant, ce qui empêchait toute comparaison. Au cours de cette réunion, il a clairement été expliqué que l’absence de comparaison n’empêchait pas l’interprétation. Mieux encore, découvrir des enfants très fortement chargés par rapport aux adultes était peut être ce que certains préfèrent ignorer. Il a donc été décidé que les enfants pourraient participer à cette nouvelle campagne de prélèvements sanguins. Les personnes intéressées doivent prendre contact avec leur médecin traitant avant fin janvier 2015. En fonction du nombre de demandes effectuées l’ARS prendra sa décision début Février (de garder tout ou de sélectionner une partie des demandes).

 

L’urbanisme a été évoqué, en faisant remarquer que l’urbanisation de Grez en Bouère, comme celle de Bouère ne devrait plus se faire en se rapprochant de la zone industrielle, à cause d’Aprochim mais aussi et surtout de Brenntag. Il a été répondu que le Plan Local d’Urbanisme (PLU) et le Schéma de Cohérence Territorial (SCOT) devraient  tenir compte de l’existence de cette zone industrielle. (Lors de la dernière réunion de la communauté de communes du Pays de Meslay-Grez les propos tenus à ce sujet ont d’ailleurs été sans ambiguïté ‘’Le SCOT règlementera les extensions urbaines’’ et ‘’Les entreprises classées Sévéso seront localisées à distance des zones urbanisées’’.)

 

A cette réunion, les 3 élus suivants étaient présents, le maire de Bouère Jacky Chauveau, celui de Grez en Bouère Jean-François Lassalle ainsi que le conseiller général Norbert Bouvet. Aucun des 3 n’est intervenu. Ce qui a été une excellente chose, puisque à chaque fois que l’un des 2 derniers s’est exprimé sur le sujet, c’était pour dire la même bêtise ‘’La pollution, c’est terminé’’. Les faits démontrant le contraire dès les semaines suivantes. Cela aurait été encore plus rapide cette fois ci, puisque dès le lendemain de cette réunion du 3 décembre (et surtout pas la veille… évidemment) un éleveur a reçu un arrêté préfectoral de mise sous séquestre de la totalité de son cheptel.

 

De son côté, le maire de Bouère a malgré tout le mérite d’être allé à la réunion du conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (CODERST) le jeudi 23 octobre 2014, pour préciser aux membres présents qu’il ‘’voit une corrélation entre les bons résultats à la cheminée et le tonnage traité… et qu’il s’inquiète des résultats à la cheminée, si la société Aprochim traite 120 tonnes par semaine au lieu de 50 à 60 tonnes’’. Louable montée au créneau… même s’il aura fallu attendre près de 4 ans  pour la constater.

 

A l’analyse des échanges entre le public et les intervenants, chacune des personnes présentes aura pu constater le cloisonnement évident entre les services de la DREAL, de l’ARS et de la SATM (l’environnement, la santé et la médecine du travail)…  ce qui est la meilleure façon pour essayer d’entretenir l’omerta sur le sujet sanitaire.

 

En réponse aux questions évoquant la compétence et la marge de manoeuvre des agents de l’ARS sur ce dossier, ces derniers ont clairement fait comprendre que leur champ d’action se limitait à constater et à transmettre l’information, ainsi qu’à donner des consignes en matière de consommation alimentaire. Lavez, épluchez… et taisez-vous ?

 

 

Joseph Gaudin

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