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Terre et vie d'Anjou
19 décembre 2017

Monsieur le Préfet,

Monsieur le Préfet,
Suite à l’explosion survenue dans les locaux de la société Aprochim le vendredi 13 octobre 2017, par courrier en date du 31 octobre, vous avez demandé au directeur de l’entreprise de faire preuve d’une réactivité accrue pour la communication des données réclamées dans le même courrier.
Courrier dans lequel vous avez donné à l’industriel jusqu’au 2 novembre -soit 24 heures à compter de sa réception- pour que celui-ci vous fasse parvenir le détail des cultures en place, des potagers, des poulaillers familiaux ou industriels. Ceci pour la zone découverte comme étant impactée par l’accident du 13 octobre. Alors que vos services sont les mieux indiqués pour vous fournir ce type de renseignements. Mais il est vrai que nous étions le 1er novembre, jour férié et donc sans travail dans la fonction publique paperassière…
L’association Terre et Vie d’Anjou vous remercie de votre diligence, tout en déplorant votre absence de la même exigence envers vos services. Ceci d’autant plus que les victimes de la pollution permanente engendrée par l’activité de décontamination, déplorent le retard à l’allumage de ces mêmes services. Et cela depuis la révélation de la pollution soit janvier 2011.
Par ailleurs, l’entreprise a demandé un délai pour mettre en oeuvre des solutions adaptées pour lutter contre ses émissions diffuses et l’obtention de résultats. Les travaux sont toujours en cours et l’amélioration des résultats inexistante. A la place, l’explosion du 13 octobre en a remis une couche, si vous me permettez l’expression particulièrement adaptée. Quid de votre réaction ? Votre ouverture de parapluie du 31 octobre mise à part évidemment.
Où en sont les prélèvements dans les graisses bovines pour voir l’impact de l’explosion sur les cheptels environnants ? Carrément inexistants, sauf pour l’une des victimes qui a insisté pour avoir ces analyses. Résultat sans appel, viande interdite à la consommation. Ceci pour chacun des quatre veaux analysés. Vos services ne souhaitaient pas faire d’analyses estimant l’herbe trop faiblement contaminée pour porter à conséquence. Sauf qu’avec environ 50% de dioxines semble -t-il, le taux retrouvé dans les animaux est plus proche de la signature de l’explosion que de celle des émissions diverses et récurrentes d’Aprochim avec une majorité de PB Dl…
Ce type de comportement n’est pas nouveau, puisque c’était déjà le cas en 2011 pour des oeufs découverts à 8 fois la norme. OEufs que vos services ne voulaient pas voir analysés, au prétexte futile que l’élevage n'était pas répertorié dans vos services.
Et c’est toujours le cas aujourd’hui pour un élevage d’ovins situé en face d’Aprochim, à moins de 100 mètres et pour lequel, il n’y a jamais eu la moindre analyse effectuée alors que l’immense majorité des agneaux part à la consommation. Et que tous les cheptels ovins plus éloignés d’Aprochim ont été euthanasiés, car hors normes. Et ceci sans la moindre exception. Quid de votre réaction ? Votre ouverture de parapluie du 31 octobre mise à part évidemment. Le principe de précaution vous semble totalement étranger.
Pourquoi les résultats des analyses des eaux stagnantes ainsi que des sédiments n’ont-ils pas été transmis aux intéressés, alors que tous les membres de la CSS les connaissent déjà. Allez-vous devoir demander à vos services de travailler pendant les fêtes de fin d’année pour les voir à jour dans la transmission des informations.
Un programme de prélèvements de graisse caudale sur des animaux vivants commence cependant à se mettre péniblement en place. Ces prélèvements auront vraisemblablement lieu en 2018, soit plusieurs mois après l’explosion. De qui se moque -t- on ? Cette lenteur est comparable à celle des analyses de lait faites en 2011, alors que la DREAL avait connaissance de la pollution en décembre 2010.
L’entreprise Aprochim qui considérait avoir le rapport de l’INERIS comme base de travail remet désormais celui-ci en cause expliquant que ce rapport n’aurait pas de validation scientifique. Sauf que le 0.30 pg maximum de contamination souhaité par l’INERIS est le résultat d’un travail effectué à partir de centaines d’analyses effectuées sur 5 ans, corrélant les analyses de végétaux ingérés avec celles des produits alimentaires impactés, soit le lait et la viande. La demande de la continuité du droit de polluer est clairement sous entendue.
Quid de l’accompagnement des victimes toujours totalement inexistant de la part des divers services de l’Etat concernés par ce dossier. Il est vrai qu’en 2011 les visites aux impactés mis sous séquestre relevaient clairement de l’apport de condoléances.
L’entreprise Brenntag devait faire l’objet d’une plaquette informative destinée à informer la population pour lui expliquer la conduite à tenir en cas d’accident. Le PPI (préalable nécessaire) est finalisé depuis longtemps. Qu’attendent vos services pour transmettre l’info tant attendue aux mairies qui sont l’intermédiaire annoncé ?
Une enquête publique concernant Brenntag s’est terminée la semaine dernière avec un seul visiteur semble-t-il. L’enquête vise à modifier le PLU. Ceci afin d’interdire toute construction d’habitation dans un périmètre totalement flou. Tellement flou que le Commissaire enquêteur ne le connaît même pas, malgré sa tentative d’avoir le renseignement près du pétitionnaire.
Sur le plan fourni, le rayon semble être de l’ordre d’une cinquantaine de mètres… alors que le risque d’impact en cas de surpression -et non pas de suppression comme le précise le document soumis à enquête publique- est de 2 300 mètres. Hallucinant ou grotesque, c’est selon…
Monsieur le Préfet, lorsque vous êtes arrivé en Mayenne, publiquement, vous avez précisé vouloir rencontrer les associations locales concernées par la pollution d’Aprochim. A ce jour aucun des membres de l’association Terre et Vie d’Anjou ne vous a vu malgré votre venue à Grez en Bouère, pour y poser une première pierre virtuelle, aussi virtuelle que vos rendez-vous… Faut-il s’en étonner ?
Avec le souhait de vous voir laisser dans le département une trace un peu plus visible que celle de votre empreinte virtuelle, je vous prie d’agréer, Monsieur le Préfet, l’expression de mes sincères salutations.
Pour le bureau,
Le président,
J. Gaudin

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