pcb. le prefet de la mayenne reconnait la resposabilitè d'aprochim
Selon le préfet de la Mayenne, Philippe Vignes, la société Aprochim serait bien à l’origine de la pollution aux PCB qui empoisonne, depuis janvier 2011, les communes de Grez-en-Bouère et de Bouère, dans le Sud-Mayenne.
« Les traces de PCB retrouvées dans l’herbe dans le secteur de Grez-en-Bouère portent la signature d’Aprochim », a expliqué le préfet, ce jeudi matin, lors d’une conférence de presse. C’est la première fois qu’un représentant de l’État pointe aussi directement la responsabilité de l’usine, spécialisée dans la décontamination de transformateurs électriques. Jusqu’à présent, les services de l’État s’étaient contentés de rappeler l’entreprise à l’ordre quant à ses rejets de PCB dans l’atmosphère, sans établir de lien direct avec la pollution dans l’herbe alentours. De son côté, Aprochim a toujours contesté sa responsabilité, tout en indemnisant les agriculteurs concernés.
Un nouvel arrêté
Selon le préfet de la Mayenne, « les mesures sur les flux sont satisfaisantes depuis le mois de juillet 2013 ». En revanche, les résultats en matière de concentration sont plus aléatoires : en juillet et août, les seuils de rejets ont été franchis ; mais les normes ont été respectées en septembre. En conséquence, le préfet envisage d’accorder un nouveau délai à Aprochim. L’arrêté soumis ce jeudi au conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires (Coderst) demande à l’entreprise d’améliorer, d’ici fin novembre, la captation des sources de pollution diffuse à l’intérieur de l’entreprise, d’améliorer le filtrage à la sortie des cheminées, et d’améliorer la maintenance de ses installations.
Fermeture ou poursuite de l’activité : décision en janvier
« Si les résultats de sortie à la cheminée ne sont pas conformes à l’arrêté, je proposerai un arrêté de suspension de l’activité lors du Coderst qui se réunira en janvier », annonce le préfet. Une menace similaire avait été brandie par la précédente préfète de La Mayenne, Corinne Orzechowski, au printemps dernier. Finalement, le Coderst du 14 avril avait décidé d’autoriser Aprochim à poursuivre son activité, au grand dam des opposants. Ces derniers organisent une journée de mobilisation dimanche à Grez-en-Bouère.
Arnaud BÉLIER.