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Terre et vie d'Anjou
8 avril 2014

le bocage Mayennais disparait

Jour après jour, le bocage mayennais disparaît
Mayenne - 04 Avril

Des agriculteurs et des défenseurs du patrimoine naturel dénoncent les destructions de haies. Pour eux, il faut réagir vite car le bocage mayennais est en danger.

Il y avait une haie magnifique et il n'y a plus rien. À Ouest-France, nous sommes régulièrement interpellés par des riverains, des associations, qui veulent dénoncer la disparition des haies. La semaine dernière, c'était à Hambers. L'un des plus beaux endroits de la Mayenne avec son paysage de bocage dominé par la chapelle de Montaigu.

C'est là qu'une centaine de mètres de haies a été rasée dans un vieux chemin creux. « C'est n'importe quoi, s'emporte Francis Juillet. À l'intérieur des parcelles, je comprends. Il faut que les machines passent. Mais là, juste en bord de chemin, c'est du saccage et cela ne sert à rien. Juste à gagner un rang de céréales. »

Francis Juillet est agriculteur retraité à Mézangers. Et un amoureux des Coëvrons dont il connaît intimement la carte, le relief et l'histoire. Pourtant il reconnaît ses torts. « Moi aussi, j'ai détruit des haies lors du remembrement. Mais on n'était pas sensible à l'environnement à l'époque. Maintenant, il faut arrêter sinon le bocage va disparaître. »

D'autres endroits saccagés par les tronçonneuses existent. Comme sur la route départementale 552 entre Sainte-Gemmes-le-Robert et Hambers. Là, 200 mètres de haies viennent de disparaître en bord de route. « Et pourquoi, interpelle Francis Juillet. Quand on interroge les agriculteurs, ils parlent de propreté, d'espace. »

En Mayenne, un collectif essaie d'alerter les consciences. C'est le cas de SOS bocage 53, animé par Alain Faivre. Qui dénonce la disparition « intempestive et injustifiée » de nombreuses haies bocagères. « Je ne comprends pas. Surtout dans des parcelles à vocation herbagère. Les haies protègent les animaux des vents du nord-est. » Mais cet ingénieur agronome n'est pas surpris. « À la fin de chaque hiver, il y a de moins en moins d'arbres et je vois de plus en plus loin. »

« L'arbre est l'ennemi »

L'association française arbres champêtres-agroforesterie est interpellée tous les jours pour des haies rasées. « La Mayenne et l'Orne subissent une forte pression de l'image du bassin parisien, avec l'abandon de la production laitière au profit des céréales », explique Catherine Mayer, coordinatrice de l'association. Car qui dit céréales dit mécanisation et parcelles plus grandes.

Mais pourquoi détruire les haies au bord des routes ? « C'est culturel, je crois, répondCatherine Mayer. Historiquement, les agriculteurs ont toujours combattu la forêt. Et c'est encore vrai. Pour beaucoup, l'arbre est l'ennemi. Il faut travailler jusqu'au dernier centimètre de terre. Une terre propre, c'est une terre cultivée et vide d'arbres et de haies. »

 

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